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Anne Peverelli @ Romainmôtiers

Anne Peverelli
SUITE ROMAINMONASTERIENNE

Vernissage le samedi 23 mars 2013 de 14h à 18h.

Exposition présentée du 25 mars au 19 mai 2013

 » Le dessin est au coeur du travail d’Anne Peverelli. A la manière des
recueils de pièces de musique ancienne, elle met à disposition de ses
interprètes des ensembles de feuillets dessinés parmi lesquels nous avons
été invité, en sa compagnie, à faire un choix. Un choix pour Romainmôtier.
Présenté sous forme de frise constituée de feuilles de format A4 vertical,
ce choix de dessins accrochés serrés, nous devions l’intituler, tout
naturellement, Suite romainmonastérienne. Une Suite à la manière dont la
postérité a intitulé, par exemple, les Suites françaises ou anglaises de
Jean-Sébastien Bach. Anne Peverelli pratique le dessin pleinement, comme un
genre majeur, malgré la modestie de ses supports. Les papiers utilisés sont
sans prétention, parfois même défraichis. Ils sont récupérés dans des lots
de provenance incertaine. Elle renonce à la blancheur ou à la couleur d’un
papier noble. Le dessin le dignifie, l’instaure dans le champ de
l’imaginaire, en le rehaussant, l’imprégnant, le parant. En retour le grain
du papier s’anime et réagit parfois en légères ondulations. Les techniques
sont hétéroclites : crayon, huile, laque, tipp-ex, acrylique, gouache,
néo-color, aquarelle, etc. jamais mélangées, et toujours usant d’une seule
couleur, de préférence sobre, naturelle, ocre, terre, gris, en applications
légères, sans stridences, ni acidités.

Les thèmes sont abstraits : points, lignes, plages, taches, réseaux,
grilles, coulures, tracés, voiles, qui échappant le plus souvent à la
rigueur géométrique et sont emprunts de ductilités organiques favorisant les
approches sensuelles et les déambulations poétiques : j’associe à tel dessin
le parement peint à main levée sur les murs intérieurs de l’abbatiale, à tel
autre, les tiges de prêle et de fusain poussant dans les zones alluviales du
Nozon, à un troisième une éclaboussure d’un moineau venant s’abreuver aux
goulots de la fontaine de la cour du cloître, à un quatrième, au réseau des
limites approximatives d¹un plan cadastral d’autrefois conservé dans les
archives du bourg médiéval ; j’y vois encore tel nuage, tel méandre, tel
enduit de mortier sur un mur en moellons, que je connais personnellement,
d’ici et d’ailleurs etc. Si de telles relations subjectives, de telles
associations intimes, sont induites par son travail, c’est que l’artiste
elle-même se laisse inspirer, spontanément, à la source de son geste, par
des rencontres fortuites de motifs qui viennent à elle, de-ci, de-là. Elle
ne tente jamais de les reproduire, mais les repère comme des points de
départ de son aventure imaginaire qu’elle nous invite à accompagner du
regard. Comme on accompagnerait du regard la main d’une claveciniste
inspirée par les Suites de Johann Jacob Froberger dans de subtiles
divagations. »
Alberto de Andrés

Espace De Andrés-Missirlian
Place du Bourg 5
CH-1323 Romainmôtier
http://www.facebook.com/espaceDAM
Samedi ­ dimanche, 14h ­ 18h