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Murielle Perritaz

Il était une fois une ville qui se rêvait capitale. Comme Cendrillon allant au bal du prince, elle s’était chaussée d’un slogan: «Lausanne, une capitale pour la danse». Cet escarpin était-il bien à sa mesure? Le petit monde de la danse suisse s’interrogeait, discrètement comme à son habitude. Quoiqu’il en soit, il ne fait aucun doute que c’est en matière de création que Lausanne présente un véritable capital. Le corps y est au cœur de bien des recherches artistiques.

De nombreux danseurs et performers contemporains lausannois sillonnent chaque année les cinq continents. Leurs noms font partie des artistes reconnus du moment, de ceux qui, sans relâche, repoussent les limites du mouvement. Depuis la fin des années 1980, de nombreux chorégraphes ont grandi au travers de parcours singuliers, quelques uns sont également apparus dans le sillage du Ballet-Béjart. Autour d’eux émerge une relève qui se nourrit des recherches de ces prédécesseurs, pour mieux s’en émanciper. Ce sont principalement deux lieux, situés côte à côte dans le quartier du Flon, qui leur donnent régulièrement rendez-vous, en leur offrant un espace d’exploration et de représentation: l’Arsenic et le Théâtre Sévelin 36. Le spectateur curieux y découvrira un art qui n’a de cesse de bousculer nos codes de référence autour du corps, de questionner ses habitudes culturelles et sociales, toujours à flirter avec les autres disciplines. Alors capitale ou pas, ce qui parait capital, c’est que Lausanne maintienne cet élan vital qui contribue à dessiner les grandes lignes de l’expression artistique contemporaine. Et que le carrosse des créateurs d’aujourd’hui ne risque pas de se transformer en citrouille lorsque sonnera le douzième coup de minuit.